Qui ?

Ma photo
Plasticienne. Créatrice de la Grande Lessive (site http://www.lagrandelessive.net, blog http://www.lagrandelessive.com) Performeuse : conférences-performances publiques et interactives sur l'art et sa définition. http://www.culturecommunication.gouv.fr/index.php/Politiques-ministerielles/Education-artistique-et-culturelle/Actualites/Conference-Performance-Un-conte-pedagogique-de-Joelle-Gonthier Conceptrice de dispositifs. Entre autres : http://classes.bnf.fr/clics/accueil/presentation.htm, http://expositions.bnf.fr/portraits/pedago/cent/index.htm,http://expositions.bnf.fr/objets/pedago/00.htm,http://expositions.bnf.fr/lamer/parcours/index.htm

L'art au quotidien est écriture de l'art en train de se faire, ici et maintenant, dans mon atelier ou dans mon jardin, en ville ou sur d'autres territoires. Support destiné à une lecture publique, il retient une écume qui dira ce qu'elle est plus tard. (Tous droits réservés pour les textes et les images).

mardi 15 avril 2008

2
Distinguer « faire faire » et « enseigner »

Pour beaucoup, la peinture occupe le point culminant des arts visuels, mais aussi le moins accessible. Sa pratique sollicite la combinaison de techniques, de références, d’intuitions, de raisonnements, ainsi que le questionnement de modèles et de démarches qui débouchent sur des choix et des prises de risque. Le regard porté sur ce qui est fait accroît la difficulté. Peindre nécessite de regarder, c’est-à-dire de comprendre où en est l’élaboration afin de la conduire à terme. Le regard du peintre instaure, de façon plus ou moins consciente, une relation à la peinture qui l’invite parfois à considérer cette dernière comme un interlocuteur vivant. L’artiste dialogue avec son oeuvre et modifie son intervention en fonction de réponses qu’il décèle. Apprendre à peindre revient à travailler cette relation qui demeure intime jusqu’à ce que l’œuvre, devenue autonome, rencontre le regard de spectateurs qui, à leur tour, feront exister la peinture. Il y a ainsi une différence entre « faire faire » de la peinture, c’est-à-dire inciter à utiliser un médium et « enseigner » la peinture, c’est-à-dire proposer l’étude, grâce à la pratique, d’une démarche artistique qui intègre les différentes dimensions du regard du peintre comme celles du regardeur. Dans ce dispositif ayant pour but la formation d’une personne, quel est le regard de l’enseignant ? Est-il un spectateur, un critique ou encore l’unique destinataire de ce qui est fait ? Qu’invite-t-il à étudier et comment aborde-t-il, dès la maternelle, une certaine immatérialité de la relation et de la démarche, sans disposer de livre scolaire ni de garantie de résultat ? (à suivre)