Qui ?

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Plasticienne. Créatrice de la Grande Lessive (site http://www.lagrandelessive.net, blog http://www.lagrandelessive.com) Performeuse : conférences-performances publiques et interactives sur l'art et sa définition. http://www.culturecommunication.gouv.fr/index.php/Politiques-ministerielles/Education-artistique-et-culturelle/Actualites/Conference-Performance-Un-conte-pedagogique-de-Joelle-Gonthier Conceptrice de dispositifs. Entre autres : http://classes.bnf.fr/clics/accueil/presentation.htm, http://expositions.bnf.fr/portraits/pedago/cent/index.htm,http://expositions.bnf.fr/objets/pedago/00.htm,http://expositions.bnf.fr/lamer/parcours/index.htm

L'art au quotidien est écriture de l'art en train de se faire, ici et maintenant, dans mon atelier ou dans mon jardin, en ville ou sur d'autres territoires. Support destiné à une lecture publique, il retient une écume qui dira ce qu'elle est plus tard. (Tous droits réservés pour les textes et les images).

samedi 7 juin 2008

Noir et Renoir (2006)

vendredi 6 juin 2008

Rue du Bois d'amour (2006)

jeudi 5 juin 2008

J'en tirai tout de suite une leçon (2006)

ECONOMIE DOMESTIQUE

Apprenez à lire les appellations :
triple-crème : 75%
double-crème : 60 %
extra-gras ou crème : 45%
gras : 40%
maigre : 20%

mercredi 4 juin 2008


Quand le soleil est à l'orient, la fumée visible à l'occident...la poussière paraîtra plus obscure.
Arrose les racines d'un genévrier et mélange le suc qui s'en écoule à de l'huile de noix :
tu auras un vernis parfait.

La partie de l'air qui s'interpose entre les corps et les arbres,
ainsi que les espaces d'air qui les séparent à grande distance
ne se révèlent pas à l'oeil.
Mélange un peu de cire pour prévenir l'écaillement.

La pâte est faite d'émeri mélangé à de l'eau-de-vie ou à la limaille de fer
avec du vinaigre et des cendres de noyer
ou des cendres de paille
subtilement triturées.

Le matin, le brouillard est plus dense.
Sève d'euphorbe et lait de figuier comme dissolvant.

mardi 3 juin 2008

Craquée aux doigts pressée
luire dans la pupille l'écaille de la nuit
parler
d'origine saussurienne ou whorfienne
dire
"la nuit ça caille"

puis rien

lundi 2 juin 2008


dimanche 1 juin 2008


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Se préparer à l’art

Dès lors les constructions et autres installations élaborées par l’enfant quand il joue adoptent une autre signification. Le détournement d’objets, l’agencement savant qui emprunte le dessous et le dessus, le dedans et le dehors, la juxtaposition, la disposition de contraires ou bien le changement d’échelle, tout évoque ce que l’art explore actuellement. Cela ne signifie que l’art contemporain soit un art facile ou bien proche de l’enfance, pas plus que cela implique que les enfants soient spontanément artistes. Le contact direct avec les œuvres dans un lieu conçu pour les donner à voir comme telles (musées, œuvres in situ…) contribuera peu à peu à le comprendre. Cette parenté de pratiques atteste, dans les deux cas, la mobilisation de la pensée et manifeste la place décisive que celle-ci occupe en art, quels que soient les moyens empruntés. La différence tient au fait que l’adulte maîtrise des codes, des normes, des règles, des systèmes de représentations, des dispositifs de présentation, des techniques, des connaissances ou encore des significations qui lui permettent de créer à l’infini. Tout ce que l’artiste atteint révèle ainsi à ses yeux ce qu’il n’a pas encore atteint.
Si l’enfant était livré à lui-même, c’est-à-dire s’il était privé de découvrir des pratiques lui apportant non seulement le modèle de l’acte, mais aussi l’opportunité d’être confronté au processus de création qui suscite énigmes, connaissances, plaisirs et laisse discerner le travail nécessaire à une élaboration, il ne parviendrait sans doute jamais à se dégager d’une réitération de ce qu’il aurait déjà entrepris. C’est pourquoi la connaissance de l’art ouvre un espace. Toutefois celle-ci autorise autant qu’elle peut inhiber, modéliser et contraindre selon les choix et les pratiques que l’adulte destine à l’enfant, l’ambition qu’il nourrit pour lui et l’image qu’il a de ses propres relations à l’art.

C’est sans doute quand l’enfant interroge ce qu’un autre a réalisé ou lorsqu’il tente d’améliorer ce qui, l’instant d’avant, n’était que le résultat d’un geste encore vague ou fortuit que s’opère un mouvement de bascule possible en direction de l’art. Comprendre qu’un effet sur les autres et sur soi-même puisse résulter d’un certain usage de la couleur, de la variation d’une forme, de sa mise en espace, d’une tension entre mot et image ou bien de l’irruption de la musique transforme le rapport au monde et l’image que l’on forme de soi-même. L’art devient une force. C’est ainsi à la fois le moyen de s’approprier le monde et le moyen de faire des mondes. C’est dire qu’elle doit être la vigilance de l’adulte, l’attention accordée non seulement aux réussites, mais surtout aux tentatives en apparence infructueuses qui témoignent d’une pensée qui cherche à se frayer des voies.

Joëlle Gonthier, octobre 2007