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Plasticienne. Créatrice de la Grande Lessive (site http://www.lagrandelessive.net, blog http://www.lagrandelessive.com) Performeuse : conférences-performances publiques et interactives sur l'art et sa définition. http://www.culturecommunication.gouv.fr/index.php/Politiques-ministerielles/Education-artistique-et-culturelle/Actualites/Conference-Performance-Un-conte-pedagogique-de-Joelle-Gonthier Conceptrice de dispositifs. Entre autres : http://classes.bnf.fr/clics/accueil/presentation.htm, http://expositions.bnf.fr/portraits/pedago/cent/index.htm,http://expositions.bnf.fr/objets/pedago/00.htm,http://expositions.bnf.fr/lamer/parcours/index.htm

L'art au quotidien est écriture de l'art en train de se faire, ici et maintenant, dans mon atelier ou dans mon jardin, en ville ou sur d'autres territoires. Support destiné à une lecture publique, il retient une écume qui dira ce qu'elle est plus tard. (Tous droits réservés pour les textes et les images).

jeudi 27 novembre 2008


Comment l’art vient aux enfants ?
ou
Naître à soi-même

Toujours très visuelle et interactive la conférence est improvisée à partir d’une étude associant différentes modalités : travail de terrain, enquête, lecture, collecte d’objets, écriture... De nombreux accessoires et un agencement d’images contribuent à l’élaboration du propos. La réalisation d’un compte-rendu demande de convertir cette matière. « Comment l’art vient aux enfants ? » est issu d’une conférence réalisée à Paris en juin 2008 dans le cadre des Séminaires de l’Observatoire de l’enfance en France.

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Décrypter et/ou crypter ?

Poser la question « Comment l’art vient aux enfants ? » revient d’une certaine manière à interroger un paradoxe. Dans un contexte de découvertes généralisées, comment apprendre, d’une part, ce que sont les choses grâce à l’expérience et à l’échange pour parvenir à les manipuler, à les classer, à les nommer et à les définir ? Et, d’autre part, discerner ce qu’elles ne sont pas afin de les détourner de leurs fonctions et les réinventer au point de concevoir une nouvelle version du monde, et parfois d’en créer un double, grâce à l’art ? En somme, dès la petite enfance, est-il possible d’utiliser les autres pour décrypter le monde et, dans le même temps, d’agir sur soi afin d’en élaborer une version cryptée qui oublie ou néglige ce qu’il est, avec l’objectif plus ou moins délibéré de faire de l’art ? Il existe ainsi un conflit apparent entre ce qui est présenté comme étant indissociable de la vie en société et ce qui perturberait une mise en ordre et une nomination visant le partage, ainsi qu’une forme d’objectivité. L’exercice de l’imagination qui permet de s’affranchir de ce que sont les choses, initie en effet la subjectivité et une nouvelle temporalité qui ébranlent le présent.
Sommes-nous de la sorte aux prises avec des mouvements contraires sollicitant un arbitrage ou se manifeste-t-il une complexité propice à nous faire naître à nous-mêmes ? Toutefois est-il possible de faire de l’art sans savoir ce que c’est : un enfant fait-il de l’art ? L’art ne serait-il pas plutôt issu d’une longue et savante élaboration, ne serait-il pas une affaire d’adulte qui commence -sans bruit- dès le berceau ?